Description du poste

Programme Appui à la transition agroécologique par les OSC en Afrique de l’Ouest (APAESC-AO)


Termes de référence
Recrutement d’un consultant pour la collecte et l’analyse des évidences et innovations en matière d’Agro Ecologie (AE) en Afrique de l’Ouest


Juillet 2024


Date limite de soumission des offres techniques et financières : le lundi 05 août 2024 à 23h59 GMT. Les offres techniques et financières doivent être envoyées par courriel à : appeldoffre.sg@inadesfo.net



I. Contexte et justification

Relever les défis actuels et futurs des systèmes alimentaires implique un élargissement des leviers politiques et l’introduction de « politiques des systèmes alimentaires » cohérentes. La santé et l’éducation, l’environnement, la planification du développement urbain et national, le commerce, les infrastructures et les politiques de l’emploi interagissent et déterminent les résultats du système alimentaire. Diversifier les allocations budgétaires et briser les silos institutionnels entre l’agriculture et les autres ministères, agences et institutions est un premier pas vers l’adoption de politiques des systèmes alimentaires plus alignées aux réalités changeantes de l’Afrique de l’Ouest.

Ces processus nécessiteront de développer des formes de gouvernance plus adaptées, permettant la participation d’une plus grande variété d’acteurs provenant des sphères privées et publiques, et de la société civile.

Un nombre croissant d’acteurs militent pour la transition agroécologique des systèmes alimentaires en Afrique de l’Ouest et la défendent comme une option politique, scientifique et sociale garantissant la durabilité des agroécosystèmes et des moyens d’existence des agriculteurs qui en dépendent. Nonobstant de nombreuses contraintes, ces OSC et mouvements sociaux ont de plus en plus voix au chapitre dans l’espace civique ouest-africain et leurs représentants arrivent de plus en plus à siéger en tant qu’observateurs dans des cadres de gouvernance afférents à la politique agricole. Elles voient en la transition agroécologique la voie royale pour réaliser la souveraineté alimentaire.

L’agroécologie apparaît de plus en plus comme l’une des réponses pertinentes aux grands défis globaux en matière d’environnement et de développement économique et social, largement reflétés dans les objectifs du développement durable (ODD) : amélioration des performances des systèmes agricoles et alimentaires, sécurité alimentaire et nutritionnelle, environnement, climat, emploi, migrations, résilience et adaptation des populations rurales vulnérables au changement climatique. Elle est, de manière croissante, évoquée au cœur des discussions internationales sur le devenir des systèmes agricoles et alimentaires dans le monde. Cela implique une remise en cause de l’approche de la « révolution verte » (spécialisation et simplification des systèmes de production, intensification via le recours aux engrais et pesticides et aux semences commerciales, mécanisation, solutions techniques standardisées) promue ces dernières décennies pour la modernisation de l’agriculture, sur le modèle de l’expérience des pays occidentaux à la sortie de la seconde guerre mondiale.

La remise en cause des modèles techniques de production agricole suppose des transformations de l’ensemble du secteur agricole et alimentaire : nouveaux besoins en termes de services aux agriculteurs, adaptation du matériel et des intrants aux pratiques, reconfiguration de l’organisation des filières, etc.

La transition agroécologique implique également des changements dans les approches de la recherche agricole (objets, démarche et modalités de mise en œuvre) et une transformation du contenu, des méthodes et des dispositifs et du cadre d’analyse et de réflexion (système intégré du conseil avec le système d’innovation, la diversité des demandes, des offres et des acteurs, la question du financement durable, etc.) sur le conseil et la vulgarisation agricole développés dans le cadre de la révolution verte.

C’est ainsi qu’OXFAM Allemagne, en collaboration avec certains acteurs de la société civile africaine, dont INADES-Formation a conçu et lancé un programme régional d’agroécologie APAESC-AO dont l’objectif global est de contribuer à l’horizon 2050 à l’atteinte de la souveraineté alimentaire et nutritionnelle grâce à une agroécologie paysanne, résiliente face aux CC, pourvoyeuse d’emplois décents et génératrice de croissance inclusive dans les pays de l’Afrique de l’Ouest.

Ce programme a pour but de renforcer le mouvement agroécologique et promouvoir la transition vers un système alimentaire agroécologique en Afrique de l’Ouest, notamment au Niger, au Burkina Faso, au Mali. Il vise à travailler en synergie avec les interventions déjà existantes et à développer des champs d'action complémentaires. Il met l'accent sur le plaidoyer et le lobbying ainsi que sur le renforcement structurel des institutions existantes et vise surtout à influencer les niveaux politiques méso (national) et macro (régional).

Les présents termes de référence visent à recruter un consultant pour la réalisation d’une revue documentaire des bonnes pratiques et expériences en matière d’agroécologie (AE).


II. Objectifs de la consultation

La plupart des documents de capitalisation réalisés en matière d’AE en Afrique de l’Ouest et le Sahel se sont basés sur une caractérisation partielle de l’AE. L’objectif général de cette consultance est d’effectuer une collecte et une analyse des évidences et innovations en matière d’Agro Ecologie (AE) en Afrique de l’Ouest au regard des principes AE.

A travers cette revue et analyse critique, il s’agira de se baser sur tous les principes de l’agroécologie (AE) pour caractériser de manière holistique et intégrée les expériences et innovations développées ces dernières années.

Pour rappel, face au double constat de crise des systèmes agraires et des limites et dégâts de la Révolution verte, l’agroécologie répond à plusieurs principes fondamentaux :
- D’une part, le principe de pleine valorisation du potentiel des écosystèmes, tant en termes de captation de ressources externes abondantes qu’en termes de stimulation de processus et flux physiques, chimiques et biologiques internes à l’écosystème. L’application de ce principe répond à̀ des objectifs liés à la production agricole, à la fois quantitative, de régularité́ et qualitatifs (qualité́ nutritionnelle, sanitaire, gustative), ainsi qu’à un objectif d’autonomie. Ces objectifs contribuent à leur tour aux objectifs de développement que sont la sécurité́ alimentaire et nutritionnelle et la génération de revenus.
- D’autre part, le principe de préservation, voire de restauration, des agroécosystèmes pour répondre à des objectifs de durabilité́, de fourniture de bénéfices divers pour l’environnement, d’adaptation au changement climatique et de l’atténuation de ce dernier (recyclage, efficience, diversité́, synergie, résilience).

L’agroécologie répond aussi à̀ des objectifs plus larges de développement économique responsable, inclusif et durable (gouvernance responsable, économie circulaire et économie solidaire). Enfin, l’agroécologie intègre des dimensions sociales et culturelles (mouvement social, projet de société́ autour d’une agriculture paysanne autonome, réappropriation de savoirs traditionnels, relations agriculteurs et consommateurs) et de transformation des systèmes alimentaires pour une durabilité́ des modes de production et de consommation (valeurs humaines et sociales, production conjointe et partage de connaissance, culture et traditions alimentaires).

III. Résultats attendus et livrables de l’étude

Il est attendu à la fin de cette étude les résultats et livrables suivants :
- La capitalisation des évidences et innovations agroécologiques au niveau de l’espace ouest africain qui renforce la prise de conscience et la conviction des producteurs, qui adopteront de plus en plus ces pratiques, et des décideurs qui adopteront des politiques et lois en faveur de la promotion de l’AE en Afrique de l’Ouest ;
- Des orientations pouvant contribuer à l’élaboration d’axes de plaidoyer et policy brief en Afrique de l’Ouest ;
- Des recommandations et des approches contribuant à mettre en place un environnement favorable à l’agroécologie.

Les livrables attendus de cette mission sont mentionnés dans le tableau ci-après :

Phase	Livrables
Phase 0	0-1.Note de cadrage méthodologique y compris un chronogramme de travail (max 15 pages)
Phase I	I-1. Rapport provisoire d’état des lieux de pratiques/évidences/des innovations comportant des recommandations (max 50 pages sans les annexes) I-2. Présentation power-point de synthèse de l’état des lieux (max 15 diapositives)
Phase II	II-1.Rapport final de capitalisation

IV. Approches méthodologiques

Il est attendu du prestataire qu’il présente une méthodologie précise de la collecte et de l’analyse – y compris la préparation, le déroulement et le rapportage, tenant compte des éléments suivants non exhaustifs :
- Prise en compte d’un comité de suivi dans le déroulement de la mission ;
- Rencontre de cadrage (validation du protocole de la mission) avec le comité de suivi.

Profil du poste

V. Profil et compétence du consultant (e)

Pour cette activité, le consultant devra présenter le profil ci-après :

Formation académique
- Être titulaire d’un diplôme de niveau minimum BAC+5 en agronomie, en sciences sociales, sciences de l'environnement et des ressources naturelles ou en sciences du climat, en politiques publiques ou tout diplôme équivalent.

Compétences techniques et expérience professionnelle :

- Avoir au moins cinq (05) ans d’expérience dans le domaine de la gestion des ressources naturelles, du développement agricole et des politiques d'adaptation et/ou d'atténuation du changement climatique, domaine notamment sur les questions relatives aux pratiques agroécologiques ;
- Expérience confirmée en programmation liée à l'agriculture et aux actions de résilience (agroécologie) ;
- Vaste expérience de la gestion et de l’analyse de données, notamment de la conception d’outils de collecte de données, de la conception et de la gestion de bases de données et des contrôles de la qualité des données ;
- Avoir une bonne capacité rédactionnelle et de synthèse ;
- Vaste expérience en analyse qualitative et en analyse socio-économique des systèmes d'exploitation agricole ;
- Expérience solide dans l'application de méthodes participatives de collecte et de validation de données et dans la recommandation de solutions spécifiques au contexte et adaptables à la communauté ;
- Bonnes aptitudes interpersonnelles et aptitude à communiquer et à négocier clairement et efficacement à tous les niveaux, en tenant compte des difficultés culturelles et linguistiques avec tact et diplomatie ;
- Discipline personnelle forte et capacité à respecter les délais, même sous pression ;
- Une expérience pertinente dans des études similaires dans la zone ciblée est un atout.

VI. Durée de la consultance

La mission du consultant se déroulera sur une durée maximale de soixante (60) jours calendaires à compter de la date de signature du contrat.

Le livrable de la Revue documentaire/collecte des évidences et innovations en matière d’AE, dans sa version finale, sera remis le 05 octobre 2024.

VII. Constitution et soumissions des dossiers
Les intéressés sont invités à envoyer séparément :
- Une offre technique décrivant leur compréhension des TDR ;
- Une proposition de méthodologie de travail y compris un chronogramme et un CV relatant des références sur des travaux similaires ; présentant la compréhension de la mission, la méthodologie et le plan de travail accompagné d’un chronogramme ; un budget détaillé de la prestation ;
- Une offre financière dans un document détaillant les coûts des activités planifiées. Les offres financières doivent intégrer tous les frais TTC.

Dossiers de candidature

Les offres doivent être envoyées par courriel à l’attention du Secrétaire général d’Inades-Formation, sous l’objet « Offre de services – collecte et l’analyse des évidences et innovations en matière d’Agroécologie (AE) en Afrique de l’Ouest » à l’adresse suivante : appeldoffre.sg@inadesfo.net

La date limite de dépôt des dossiers est fixée au lundi 05 août 2024 à 23h59 GMT.

VIII. Modalités de recrutement

Les propositions techniques seront évaluées sur la base de leur conformité aux termes de référence, à l’aide des critères d’évaluation suivants :
- Compréhension des TDR et méthodologie proposée ;
- Références du consultant ;
- Qualification, expérience et cohérence de l’équipe proposée.

Le consultant sera recruté sur la base du critère qualité-coût.